Pourquoi partir
La Barbade, l’un des pays les plus densément peuplés au monde, est une île parfaitement équipée pour accueillir des masses de touristes. Les plages blanches et la mer turquoise sont une garantie. Mais ce n’est qu’un de ses visages. Pour quiconque souhaite s’éloigner des zones les plus touristiques, la Barbade peut offrir plusieurs surprises agréables, même pour des vacances de quelques jours seulement.
La capitale, Bridgetown, est une ville très active et largement moderne, mais elle vaut bien un arrêt. Pendant la journée, vous pouvez visiter le centre-ville et vous arrêter dans l’un des cafés du Carénage, le beau port qui surplombe la baie ; le soir, flânez sur Baxter’s road, la rue des rhumeries et des cutters, les savoureux snacks qui y sont préparés.
Speightstown, en revanche, peut être un bon point de départ pour explorer les régions du centre-nord de l’île, qui regorgent de sites touristiques d’intérêt historique et naturel. Speightstown était le port de commerce de la Barbade à l’époque de la production de sucre. Aujourd’hui, c’est une petite ville à l’atmosphère décontractée, avec une agréable promenade en bord de mer bordée de cottages en bois animés avec des vérandas gingerbread et quelques bâtiments historiques, décolorés par les années et le sel. L’architecture des maisons en dit long sur l’histoire des Caraïbes et à la Barbade, on peut encore trouver plusieurs constructions traditionnelles, les chattel houses ; il s’agit de simples habitations en bois datant de l’époque post-esclavage, lorsque les esclaves, libérés mais pas encore propriétaires de la terre, construisaient de petites habitations mobiles qui pouvaient être facilement démontées et déplacées.
Au fur et à mesure que le propriétaire s’est sécurisé, il a ajouté d’autres éléments et la petite maison, qui n’était qu’une simple unité de vie, s’est agrandie et a été embellie par des porches et des vérandas élégamment décorés et marquetés.L’évolution du style architectural local est illustrée au Tyrol Cot Heritage Village, l’un des nombreux sites touristiques soigneusement gérés par le Barbados National Trust. Le même soin avec lequel cette organisation à but non lucratif fait revivre les demeures coloniales de l’île se retrouve dans les sites d’intérêt écologique et naturaliste. Comme le Welchmann Hall Gully, une gorge karstique où l’on peut admirer de nombreuses espèces de plantes indigènes qui ont disparu de la Barbade il y a des siècles, ainsi qu’une multitude d’autres plantes naturalisées, dont des bambous et des pandanus d’une vingtaine de mètres de haut, de magnifiques halocasia, des palmiers de toutes sortes, des crotons et des héliconias à fleurs. On y trouve également un majestueux spécimen de Ficus citrifolia aux longues racines aériennes, que les premiers navigateurs portugais appelaient arbres barbus (los barbados) et auquel l’île doit peut-être son nom,
Dans cette zone, le sous-sol, riche en cavernes, cache également des curiosités, comme la Harrison’s Cave, une série de grottes calcaires traversées par des ruisseaux souterrains et des cascades, qui constituent dans les Caraïbes un phénomène géologique plutôt inhabituel. En ce qui concerne les jardins botaniques, il convient toutefois de visiter deux extraordinaires collections de plantes et de fleurs tropicales provenant des quatre coins du monde : la Flower forest, au cœur du Scotland district, et les Andromeda Botanical Gardens,, sur la colline qui domine Bathsheba.Quant aux plages, il y en a pour tous les goûts. La primauté des « Caraïbes » revient à la côte ouest : sable blanc, palmiers bruissants et eaux transparentes, où vous pouvez faire de la plongée libre, nager ou ne rien faire. Dans la partie située entre Bridgetown et Holeteown, se concentrent d’élégants domaines privés et la plupart des hôtels de luxe. En revanche, au sud de la capitale, les principaux centres touristiques sont Hastings, Worthing et surtout St Lawrence, également connu sous le nom de Gap. Ici, la vie est animée jour et nuit et les magnifiques plages blanches sont parfaitement équipées pour toutes sortes de sports et de loisirs. Les plages du sud-est, en revanche, sont plus isolées et atmosphériques, et conviennent à ceux qui n’ont pas peur de quelques vagues ; la zone est toujours venteuse et la mer se prête davantage au surf et au body surf qu’aux longues baignades. Les plus populaires sont Crane Beach et Bottom Bay, cette dernière étant célèbre pour ses paysages de carte postale. Malheureusement, l’intérieur est peu attrayant : le paysage du quartier de St Philip, entre l’aéroport et le phare de l’EastPoint, est plutôt morne et n’offre pas non plus beaucoup de possibilités d’hébergement et de divertissement en soirée.La partie orientale de la Barbade est probablement la plus belle région de l’île. Les contours doux du Scotland District forment la toile de fond d’un littoral en grande partie sauvage et peu peuplé, caractérisé par une végétation tropicale dense qui s’approche de la mer. L’une après l’autre, on trouve de très longues plages de sable corallien mêlé de galets, où il y a rarement âme qui vive. De nombreux panneaux indiquent que les courants sont forts dans cette zone et que la baignade n’est donc pas recommandée, mais il existe des baies plus protégées qui offrent des possibilités inattendues. La plage de Bath, par exemple, est sûre pour la baignade ; longue et ombragée par un bosquet de filaos, c’est l’une des plages les plus populaires de la région, même pour les pique-niques du week-end. Un peu plus au sud, une autre plage abritée mais plus petite est la baie de Conset. La plage la plus photographiée de tout Barbabos est Bathsheba et, il faut bien l’admettre, elle est très pittoresque avec ses rochers battus par les vagues. Bathsheba est la seule station touristique de toute la côte atlantique, bien qu’il lui manque une véritable ville. Les quelques installations de la région, quelques hôtels et quelques rum shop qui servent également des plats chauds, sont dispersées le long du front de mer. Paradis pour les surfeurs expérimentés, Bathsheba n’est pas faite pour des vacances sous le parasol. On peut toutefois tenter un plongeon lorsque les vagues ne sont pas aussi fortes, ou rester immergé pendant des heures dans les piscines naturelles qui se forment entre les rochers. Ne rien faire, profiter du charme de cet endroit hors du commun. Et ça n’a l’air de rien ?